Quel est le point commun entre l’Intelligence artificielle (IA) et la gestion passive (ETF) ?
Auteur : Jean-Olivier Ousset
En ce début d’année 2025, l’intelligence artificielle et les ETF connaissent une ascension fulgurante. D’un côté, l’IA révolutionne l’analyse et l’automatisation des processus. De l’autre, la gestion passive séduit de plus en plus d’investisseurs grâce à des frais réduits et une performance souvent compétitive. Pourtant, un lien fondamental les unit : sans intelligence humaine, pas d’IA ; sans gestion active, pas de gestion passive. Explications.

L’IA et les ETF : deux innovations en pleine expansion
L’IA est désormais omniprésente, utilisée dans des domaines aussi variés que la finance, la santé ou encore la cybersécurité. Elle repose sur des algorithmes capables d’apprendre, de traiter d’énormes volumes de données et d’optimiser des décisions en un temps record.
De leur côté, les ETF (Exchange Traded Funds) connaissent un succès grandissant. Ils permettent aux investisseurs d’accéder à un instrument financier qui réplique la performance d’un indice boursier. Leur attractivité reposant sur des frais de gestion réduits et une transparence accrue.
Malgré leurs différences, IA et ETF partagent un point commun essentiel : leur dépendance à une intelligence et une gestion actives en amont.
Pourquoi l’IA ne peut exister sans intelligence humaine ?
L’intelligence artificielle n’est pas autonome. Derrière chaque algorithme performant se cachent des ingénieurs, des data scientists et des analystes qui conçoivent, entraînent et affinent les modèles.
1. Création et supervision des modèles
Les algorithmes d’IA sont développés par des experts qui définissent leurs paramètres, leur logique et leurs objectifs. Sans intervention humaine et sans un historique de données constitué par l’homme, aucune machine ne pourrait « apprendre » efficacement.
2. Besoin constant d’amélioration
Même les modèles les plus avancés doivent être ajustés pour éviter les biais et s’adapter à des environnements en constante évolution. Un algorithme laissé à lui-même peut rapidement générer des erreurs coûteuses.
3. Décisions finales sous contrôle humain
Dans des secteurs comme la finance, la médecine ou la justice, l’IA ne peut pas remplacer totalement l’expertise humaine. Elle assiste les professionnels, mais ce sont toujours eux qui prennent les décisions stratégiques.
Pourquoi la gestion passive dépend de la gestion active ?
Les ETF donnent l’impression de fonctionner de manière automatique, en répliquant un indice. Pourtant, leur existence repose entièrement sur la gestion active qui structure les marchés financiers.
1. Les ETF répliquent des indices composés de titres bien réels
Un ETF (Exchange Traded Fund) réplique la performance d’un indice boursier, mais cet indice est lui-même composé d’actions ou d’obligations sélectionnées selon des critères spécifiques, tels que la capitalisation boursière, le secteur d’activité ou des facteurs de performance. Ces titres sont émis par des entreprises ou des émetteurs obligataires bien réels, dont la valorisation fluctue en fonction de leur santé financière, de leurs résultats économiques, ainsi que de l’offre et de la demande sur les marchés. Ainsi, bien qu’un ETF soit un produit financier structuré, il repose sur des actifs tangibles influencés par la dynamique économique et les comportements des investisseurs.
2. La gestion active : un levier pour suivre les tendances des marchés financiers
Les gérants de fonds actifs analysent les entreprises, évaluent les risques et prennent des décisions d’investissement en fonction de nombreux facteurs, tels que les conditions économiques globales, les politiques monétaires et les événements géopolitiques. Ces choix stratégiques influencent les flux de capitaux et les dynamiques de marché, contribuant ainsi à donner du sens aux indices que les ETF suivent. En s’adaptant aux évolutions macroéconomiques et sectorielles, la gestion active joue un rôle clé dans l’orientation des tendances boursières.
3. Sans gestion active, les ETF n’existeraient pas
Les ETF se contentent de répliquer des indices, mais ces indices sont eux-mêmes construits à partir de titres vifs, c’est-à-dire d’actions ou d’obligations émises par des entreprises ou des États. Ces titres sont échangés sur les marchés financiers, et leur valorisation résulte des décisions des investisseurs actifs qui achètent et vendent en fonction de l’analyse des fondamentaux économiques et des perspectives de croissance.
Sans ces titres sous-jacents, les indices n’auraient aucun fondement réel, rendant impossible la gestion passive qui repose sur leur suivi. Ainsi, les ETF, qui ne font qu’imiter la composition des indices, existent uniquement parce qu’il y a en amont des marchés actifs où les investisseurs évaluent et négocient ces titres. En d’autres termes, sans titres vifs et sans l’activité des investisseurs sur ces titres, il n’y aurait ni indice, ni gestion passive, ni ETF.
4. Marchés efficients et rôle de la gestion active
Dans les marchés financiers qualifiés d’efficients, tels que le CAC 40 en France et le S&P 500 aux États-Unis, les prix des actifs reflètent rapidement et pleinement toutes les informations disponibles. Cette efficacité réduit les opportunités pour les gérants actifs d’identifier des titres sous-évalués et de générer de l’alpha, c’est-à-dire une surperformance par rapport au marché. Dans ce contexte, la gestion passive, notamment à travers les ETF, apparaît comme une stratégie avantageuse. Elle permet aux investisseurs de reproduire la performance des indices de référence avec des frais réduits, sans chercher à surpasser le marché. Ainsi, dans des marchés efficients comme le CAC 40 et le S&P 500, la gestion passive offre une alternative efficace et économique pour les investisseurs.
Vers un équilibre entre automatisation et expertise humaine
Opposer intelligence artificielle et intelligence humaine, gestion passive et gestion active, serait une erreur. L’avenir repose sur leur complémentarité.
✔️ L’IA amplifie la capacité d’analyse et d’optimisation des experts humains.
✔️ Les ETF offrent une diversification et une accessibilité accrues grâce aux marchés structurés par la gestion active.
L’enjeu est donc de trouver un équilibre : tirer parti de l’automatisation tout en préservant l’apport fondamental de l’expertise humaine.
Conclusion : L’humain, moteur indispensable
L’intelligence artificielle et la gestion passive ne fonctionnent pas en autonomie totale. Elles reposent sur une intelligence humaine active qui leur donne du sens et les rend efficaces. Loin d’être opposées, ces approches sont complémentaires et doivent coexister pour garantir des résultats probants.

Dirigeant Fondateur du Centre du Patrimoine
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